En tant qu’architecte et artiste 3D, les processus de création et les représentations architecturales m’ont toujours fasciné, que ce soit sur papier ou au format numérique. En ce qui concerne les outils numériques, il me manquait un module de rendu qui travaille aussi vite que mes pensées : un module de rendu en temps réel en résumé ! C’est pour cette raison que j’ai commencé à utiliser Enscape. Désormais, en plus de visualiser les projets sur lesquels je travaille, je peux créer en même temps de magnifiques images pour illustrer les résultats.
Je vous propose un guide de base pour vous montrer étape par étape comment créer des rendus réalistes avec Enscape.
1. Les références visuelles : devenez un vrai photographe !
Que ce soit au lancement du projet, pour illustrer ses avantages, analyser un bâtiment existant ou trouver l’inspiration en suivant un mouvement artistique ou une tendance, les références visuelles constituent un élément primordial de chaque étape du processus de création. En ce qui concerne les rendus réalistes, j’aime étudier les réalisations des photographes d’architecture, analyser leur réflexion en matière de cadrage, de composition d’éclairage et de couleurs d’une photographie. Pour ce faire, je consulte le plus souvent des sites Web comme archdaily.com, non seulement pour voir des projets du monde entier, mais également pour voir comment les photographes se représentent les réalisations architecturales. La plupart des projets sur Archdaily comporte une liste de spécifications, notamment le nom du photographe. Je vous invite à y jeter un coup d’œil !
2. La modélisation : ces détails qui font toute la différence !
C’est un aspect crucial du projet. Peu importe si la configuration de votre rendu est parfaite, si votre modèle est de piètre qualité, vous n’obtiendrez pas de bons résultats. Partons des éléments génériques pour aller vers ceux plus spécifiques. En d’autres termes, je commence par l’organisation globale, à savoir : les couches, les composants, les blocs et les éléments importants. Je me consacre ensuite aux détails. En tenant compte de cette méthode de travail, votre projet sera mieux organisé et vous vous évitez de nombreux problèmes, et ce, même si vous devez créer toute une ville en 3D.
Pour cette maison, j’ai créé les proxies des plantes. J’ai pu ainsi n’en modifier qu’une seule pour éditer l’intégralité du jardin.
Astuce pour les utilisateurs de SketchUp : si vous avez plusieurs éléments identiques comme des colonnes, créez-les comme composant. En effet, si vous devez apporter des modifications à ce composant, vous éditez ainsi en même temps tous les éléments en faisant partie.
3. Les blocs : un aspect à ne pas négliger
Le choix de vos blocs est également important pour capturer des images de qualité. Vous devez porter une attention toute particulière à la géométrie, les textures et l’optimisation. Toutefois, les blocs de haute qualité comportant de nombreux détails peuvent alourdir votre modèle. C’est pourquoi il est important de connaître le fonctionnement des proxies. Lorsque vous travaillez avec Enscape pour SketchUp, vous pouvez par exemple importer des proxies déjà modifiés. Vous pouvez également les éditer dans le même fichier de travail et les exporter ensuite.
ASTUCE : vérifiez à chaque fois l’échelle et l’unité des blocs (ou objets) que vous importez.
À gauche : modèle avec fichier proxy. À droite : le proxy rendu.
4. Éclairage : observez-en le fonctionnement dans la réalité
Que ce soit un éclairage naturel ou artificiel, l’un des éléments fondamentaux pour obtenir un bon résultat est de comprendre l’équilibre entre la lumière et les ombres. C’est d’autant plus flagrant dans les visualisations architecturales et les exemples de la vie réelle et c’est pour moi un aspect fondamental. Peu importe le système d’éclairage ou qu’il s’agisse d’une scène de jour ou de nuit, voici quelques éléments à prendre en compte :
- Est-ce que le ciel est dégagé à un certain moment de la journée ?
- Comment une ombre est-elle perçue à midi ou à 18:00 ?
- Est-ce que les ombres sont peu ou très présentes en fonction du système d’éclairage ?
Comprendre les éléments qui composent l’éclairage d’une scène 3D est essentiel pour créer des rendus de qualité. L’observation et la prise en compte de chaque élément important pour un photographe vous aideront à reproduire la lumière artificielle ou naturelle d’un environnement virtuel avec beaucoup de plus de réalisme.
5. Les textures : la qualité est essentielle !
Une texture 3D de mauvaise qualité, qu’elle soit floue, non définie, trop petite ou pixelisée, aura une incidence négative sur vos rendus. Vous devez vous efforcer de trouver des textures de haute définition pour chaque projet. Ce n’est cependant pas le seul élément à prendre en considération. Vous devez également choisir des textures fluides. Lorsque les motifs se répètent, ceci indique une texture de mauvaise qualité. Il existe de nombreux sites Web où vous trouverez des textures fluides. Toutefois, si vous n’y trouvez pas votre bonheur, vous pouvez corriger cette répétition à l’aide d’un logiciel de retouche d’image.
Ce type de logiciel est un véritable allié pour créer des rendus. Vous pouvez l’utiliser non seulement en post-production mais également pour modifier vos textures pendant votre projet. Dans Enscape, vous pouvez reproduire des effets « en relief » ou « de réflexion » depuis la texture par défaut appliquée en 3D, connue également sous le nom d’« albédo » dans l’éditeur de matériaux Enscape. Cependant, dans certains cas, vous devrez modifier ces textures en modifiant le degré de noir et de blanc pour obtenir l’effet voulu. Vous obtiendrez ainsi les effets mentionnés ci-dessus, ce qui augmentera davantage la qualité de vos rendus.
6. Votre caméra et ses paramètres ou la recherche de l’angle parfait
La composition, les angles, les éléments que vous souhaitez souligner, tout cela est très subjectif. Après tout, il existe beaucoup de photographes d’architecture de talent et chacun a son propre style. Il est donc intéressant d’identifier quels éléments vous appréciez dans leur travail et de chercher votre propre style.
Il existe un détail qui peut faire toute la différence, notamment son application dans Enscape, entre un photographe débutant et un photographe confirmé : le champ de vision. Mal appliqué dans certaines scènes, qu’elles soient intérieures ou extérieures, il peut compromettre la qualité de l’ensemble de votre travail. Je vous invite à consulter le travail de photographes professionnels pour approfondir le sujet. Pour ma part, j’utilise des valeurs entre 18 et 35 mm pour obtenir un effet de qualité professionnelle.
Une mauvaise configuration du champ de vision peut déformer votre rendu final.
Un autre détail qui a toute son importance : une perspective à 2 points de fuite. Dans de nombreuses photos d’un intérieur ou d’un extérieur, vous pouvez constater que les lignes verticales sont alignées à la perfection. Grâce à Enscape, vous pouvez rapidement activer cette fonction. En ce qui concerne les paramètres de rendu, il est important de tenir comptes des conditions suivantes :
- Sélectionnez l’option de qualité Ultra pour obtenir le meilleur résultat pour l’ombrage et l’éclairage dans Enscape.
- Dans l’onglet Capture, définissez une résolution. Vous pouvez opter pour un format par défaut ou personnalisé, comme des proportions en carré. Voici une astuce qui vaut son pesant d’or : toute photo ne doit pas être obligatoirement au format paysage.
- Si vous incluez une étape de post-production, assurez de cocher la case Export Object-ID, Material-ID and Depth Channel (Exporter l'ID de l'objet, l'ID de matériau et le canal de profondeur). Ces canaux vous seront très utiles pour modifier des sections de l’image et en contrôler la qualité globale.
7. La touche finale : les finitions
Lorsque tout est paramétré (modélisation, éclairage, textures, paramètres et caméra), vous pouvez ensuite enregistrer l’image. Grâce à sa fonction en temps réel, au contraire d’autres modules de rendu, Enscape vous permet de vérifier les erreurs possibles ou les détails à améliorer lors de la modélisation. Voici donc quelques astuces à appliquer qui peuvent s’avérer utiles avant de créer votre rendu :
- Enregistrez la position de votre caméra. Si vous avez déjà réglé avec précision l’angle que vous souhaitez représenter mais que vous devez zoomer pour ajuster un détail, l’enregistrement de la position de la caméra vous permettra de gagner du temps et d’y revenir par la suite.
- Assurez-vous de ne pas avoir d’objets ou de blocs qui scintillent. Ceci arrive plus souvent que vous ne le pensez.
- Lorsque vous utilisez un matériau Herbe pour des images en extérieur, assurez-vous qu’il n’empiète pas sur d’autres parties du sol.
- Si vous créez des images avec des lumières artificielles, assurez-vous que leur intensité n’envahisse pas la scène : la luminosité serait trop blanche et les matériaux aux alentours perdraient de leur définition. Il en va de même pour les ombres : des zones trop sombres peuvent avoir une incidence sur la qualité et l’aspect de vos matériaux.
Et voilà ! Il est temps de créer votre rendu ! Cliquez sur le bouton et choisissez l’emplacement sous lequel enregistrer votre image. Veillez auparavant à définir le meilleur format ! J’aime davantage le format PNG car c’est un bon compromis entre qualité et taille du fichier.
J’espère que ces astuces vous ont été utiles et que vous pourrez ainsi créer des rendus encore plus réalistes dans Enscape. Si j’ai une chose à ajouter pour conclure ce billet : aiguisez votre curiosité et découvrez de nouvelles méthodes de travail. Lorsque vous avez exploré et étudié l’environnement que vous entoure, c’est encore plus sympa de le simuler en 3D !